Qu'est ce que le biosourcé ?

La nature de ces matériaux est multiple et nous retrouvons beaucoup de fibres végétales (bois, chanvre, lin, colza, maïs, paille, ouate de cellulose, balles de céréales, miscanthus, liège, chaume, herbe de prairie, champignons, coco, kenaf), de fibres animales (laine de mouton, coquillages) ou fibres recyclées (textiles recyclés).
Leurs applications sont multiples. Pour l’industrie du bâtiment, la matière biosourcée est retrouvée dans les isolants intérieurs et extérieurs, dans les bétons et mortiers, dans les peintures, et plus généralement, dans la chimie du bâtiment.
La grande disponibilité et production de ces fibres en Europe, et la recherche appliquée doivent permettre un développement important et pérenne de l’existant, et également, une création de nouvelles applications.
Comme tout autre matériau destiné à la construction, ils répondent aux exigences du code de la construction et de l’habitat par des évaluations et des documents techniques permettant de garantir un niveau de qualité aux ouvrages et de sécuriser toute la chaîne d’acteurs impliqués dans l’acte de construire. Une grande partie d’entre eux font l’objet de règles professionnelles, d’Atec ou d’Atex les classant dans la catégorie des matériaux reconnus par l’Agence qualité de la construction (AQC).
Avantages des matériaux biosourcés

- Ils sont d’origine naturelle, et renouvelable : ainsi ils peuvent remplacer des matériaux, dont les qualités sont proches, issus de la pétrochimie, ou de composés chimiques.
- Leur cycle de vie émet une faible empreinte carbone et permet même de réduire les émissions grâce au stockage du carbone des fibres. Et, certaines de ces fibres végétales sont faiblement consommatrices en eau et en intrants durant leurs cultures.
- En plus d’être renouvelables et d’offrir une option écologique pour la construction, les biomatériaux peuvent s’inscrire dans la démarche de l’économie circulaire, car ils permettent de recycler et valoriser des produits issus de l’agriculture, du domaine forestier ou de l’élevage. A ce titre, ils s’inscrivent pleinement dans la RE2020.
- Pour nombre d’entre elles, les matières biosourcées sont produites par l’agriculture. Ainsi, il se crée un lien économique se crée entre le monde agricole, l’industrie et le bâtiment. Ces matériaux écologiques offrent de nouveaux débouchés pour les filières agricoles ou sylvicoles.
La filière du bâtiment connait des évènements importants qui permettent donner une légitimité à ces matériaux biosourcés :

- Il a été défini par le décret n° 2012-518 du 19 avril 2012 relatif au label Bâtiment biosourcé et l’arrêté d’application du 19 décembre 2012 relatif au contenu et aux conditions d’attribution du label Bâtiment biosourcé.
- La loi n° 2015-992 du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte a confirmé l’intérêt d’utiliser ces matériaux dans le secteur du bâtiment. L’article 5 précise notamment que « l’utilisation des matériaux biosourcés concourt significativement au stockage de carbone atmosphérique et à la préservation des ressources naturelles » et « qu’elle est encouragée par les pouvoirs publics lors de la construction ou de la rénovation des bâtiments ».
- Récemment, la loi ELAN du 23 novembre 2018 a consacré les matériaux biosourcés en préconisant clairement le recours aux matériaux renouvelables et en inscrivant la performance environnementale comme l’une des problématiques principales pour les bâtiments.
- La RE 2020 répond à la loi de Transition énergétique pour la croissance verte (LTECV 2015) et à la loi Évolution du logement, de l’aménagement et du numérique (ELAN 2018) à travers la poursuite des objectifs d’amélioration de la performance énergétique des bâtiments neufs, de réduction de leur impact sur le climat (prise en compte des émissions de gaz à effet de serre sur l’ensemble du cycle de vie des bâtiments) et de leur adaptation aux conditions climatiques futures (renforcement du confort d’été).